Élise colin-madan, dominique melhaoui
Face à la période inédite que nous traversons à l’échelle planétaire avec le coronavirus, force est de constater combien il est difficile à l’UNESCO de porter une voix qui répondrait à l’espoir suscité au moment de sa création, il y a 75 ans. À l’heure de défendre les idéaux qu’elle avait si bien su énoncer, l’instrument de multilatéralisme
qu’elle représente tarde à être saisi. L’organisation internationale a accumulé nombre de griefs de différentes parts depuis une vingtaine d’années, soit pour son audace
en faveur de la diversité culturelle, soit pour ses dérives par rapport à ses propres engagements durant la dernière décennie. Témoignant d’une confiance fortement
altérée, les critiques qui lui sont adressées interrogent au moment même où l’utilité de l’Organisation devrait s’imposer. Sa difficulté à articuler diversité culturelle et
universalité des droits de l’homme révèle une crise profonde entre les actes et la hauteur de nos rêves : comment faire dialoguer les cultures dans ce monde que
nous avons en partage ?