En milieu scolaire
Les élèves constituent un « public captif » avec lequel il est possible d’établir une égalité d’accès à une offre culturelle construite sur le long terme, en créant des parcours d’éducation artistique et culturelle complets, couvrant toutes les esthétiques, avec l’ensemble des partenaires culturels du territoire.
LES MINIMIXES CULTURELS : SOCLE PÉRENNE DE LA CANDIDATURE ET ENGAGEMENT POLITIQUE
Puisqu’il s’agit de travailler avec le milieu éducatif à l’échelle de toute la ville, le choix d’intégrer des minimixes à tous les groupes scolaires est un projet qui engage la collectivité et ses partenaires de l’Éducation nationale sur le long terme. C’est ce que nous appelons le « socle pérenne » de notre candidature.
QU’EST-CE QU’UN MINIMIXE ?
C’est un ensemble de nouvelles fonctions au sein d’un groupe scolaire, mélangeant des activités de lecture, d’initiation musicale, d’usages numériques, de dialogue avec les artistes en résidence, de découverte du patrimoine, etc.
Ces activités constitueront des soutiens aux projets d’école et seront un facteur de densification des projets pédagogiques périscolaires. Le groupe scolaire pourra ainsi développer ses capacités de découverte et d’apprentissage culturels.
Les résidences d’artistes permettront aux élèves d’apprendre en étant en contact avec l’art, la culture et les artistes, et de pratiquer des activités comportant des actes de création. Les capacités nouvelles offertes par les minimixes multiplieront les collaborations avec les structures culturelles du territoire et encourageront les déplacements vers ces équipements.
L’ambition est de faire des groupes scolaires des pôles d’échanges, de rencontres et d’enrichissements mutuels, où peut se développer la reconnaissance de l’altérité. Le groupe scolaire s’ouvrira sur son environnement culturel au niveau du quartier et au niveau du territoire de la ville. La densification de ses projets facilitera l’élaboration de parcours culturels. Les minimixes constitueront la « boîte à outils » de construction du socle de la politique culturelle pour les générations à venir.
MINIMIXE, MODE D’EMPLOI
Un collectif de cinq personnes l’animera (chacune avec ses compétences, son statut et ses prérogatives). Un assistant qualifié de conservation des bibliothèques à mi-temps viendra s’adjoindre à l’équipe en place, constituée d’un directeur d’école et de ses collègues, d’un responsable du périscolaire et de son adjoint, et d’un animateur permanent.
Le minimixe sera ouvert onze mois sur douze et accueillera des activités extrascolaires durant les petites et grandes vacances (animations polyvalentes pour les 3-12 ans), proposées par les structures du quartier (type centres sociaux ou associations) pour des activités de loisirs sans hébergement (ALSH). Concernant les activités durant les vacances, le programme sera élaboré conjointement avec la commission Culture du quartier, en lien avec le département d’éducation artistique et culturelle de la Ville qui travaillera avec les inspecteurs de l’Éducation nationale. Les groupes scolaires pourront ainsi proposer des activités pour tous les temps de l’enfant (scolaire, périscolaire, extrascolaire) et sur toute l’année.
LA QUESTION DE LA PARENTALITÉ
Même si l’accueil et l’implication des parents ne sont pas choses faciles, l’ambition est de parvenir, conjoncturellement, à tisser des liens entre l’école et les parents. Plusieurs questionnements sont au coeur de cette préoccupation : comment ouvrir des espaces dédiés aux fratries et aux parents au sein des minimixes ? Comment mobiliser les parents vis-à-vis des activités culturelles (ou non culturelles) de leurs enfants ? Quelle restitution les enfants feront-ils à leurs parents ? Comment les parents se feront-ils l’écho des travaux culturels conduits avec leurs enfants (par exemple à travers des écrits, des mises en mots, en lien avec le programme de l’Éducation nationale, notamment sur l’histoire de l’immigration) ?
Avec la mise en place des minimixes, l’enjeu est de développer l’inclusion des parents dans la vie culturelle des enfants, notamment dans le parcours d’éducation artistique et culturelle afin que celui-ci leur soit connu et qu’ils y participent activement – considérant d’ailleurs que le parent reste le principal éducateur de son enfant, et qu’il est ici un relais avec les interventions artistiques en milieu scolaire.
18 minimixes seront créés d’ici la fin de l’année 2022 et 26 d’ici la fin du mandat. L’effort de la Ville sera important, avec la création de 20 postes pour un million d’euros d’ici 2026 et 700 000 euros d’achats de matériel (sans comptabiliser les travaux d’aménagement et de design).
Dans le cadre de ces investissements, par exemple, une structure itinérante a été imaginée et construite conjointement par le Théâtre national populaire (TNP) et la compagnie KompleX KapharnaüM. Elle sert d’écrin au dispositif Un artiste à l’école pour assurer des résidences artistiques de trois mois dans les écoles, les collèges et les lycées.
Avec la présence de l’artiste au sein de l’école, il s’agit de nourrir une approche de l’altérité et de la diversité, de développer la tolérance et la cohésion sociale.

Hors milieu scolaire
LE GRAND FESTIVAL DE LA JEUNESSE AU PARC DE LA FEYSSINE
Confier totalement la conception et la production d’un évènement gratuit dans l’espace public – manifestation qui doit attirer des dizaines de milliers de personnes – à des groupes de jeunes de 12 à 25 ans relève d’un véritable défi. Ce pari audacieux traduit la forte volonté politique de la collectivité d’impliquer et de préparer la jeunesse à devenir actrice de la vie de la cité. Leur investissement dans cet évènement et leurs décisions seront accompagnés par des équipes constituées de professionnels de la jeunesse et de professionnels de la production d’évènements culturels. En les mobilisant et en les faisant travailler ensemble, ce processus innovant de production permettra aux jeunes et aux acteurs culturels de la ville de construire des relations durables au-delà de l’année exceptionnelle de « Capitale française de la culture ».
EXPLORATIONS URBAINES
Dans le même esprit, 22 parcours d’exploration urbaine seront créés avec des jeunes et des habitants. Cette offre patrimoniale, novatrice et diversifiée, qui propose de sortir des sentiers battus pour s’aventurer à la rencontre des territoires vécus et des patrimoines du quotidien, remplira un rôle privilégié dans la médiation avec l’histoire et le territoire de Villeurbanne, et profitera aux jeunes villeurbannais ainsi qu’aux touristes.
La grande saison
Plus de 700 évènements ! Une vingtaine de partenaires figuraient initialement dans notre candidature ; ils sont aujourd’hui plus de 150 (parmi lesquels figurent plus de 70 compagnies, toutes les universités de la métropole, les grandes écoles, mais aussi les grands équipements métropolitains tels que l’Opéra, le musée des Confluences, la Maison de la Danse, le musée Lugdunum, l’Auditorium…). Sans pouvoir citer toutes les compagnies qui se produiront dans tous les quartiers de la ville, dans les Ephad, crèches, hôpitaux, transports publics, espaces publics, mentionnons quelques grands rendez-vous :
- Tchangara, la grande marionnette de huit mètres de hauteur venue de Côte d’Ivoire, sillonnera les quartiers et visitera les écoles ;
- la nouvelle création d’Ariane Mnouchkine au TNP, L’Île d’Or, s’immergera dans la ville avec ses 70 artistes et techniciens ;
- six kilomètres du boulevard menant de Villeurbanne jusqu’à l’hôtel de ville de Lyon seront confiés à des musiciens amateurs et professionnels, à l’occasion des quarante ans de la Fête de la musique le 21 juin 2022 ;
- deux soirées des Nuits de Fourvière seront relocalisées sur la place du TNP ;
- une création de la compagnie Royal de Luxe, pensée spécialement pour Villeurbanne, sera présentée fin septembre 2022 ;
- et pour clôturer le tout, un colloque national (en décembre 2022) traitera des relations entre jeunesses et politiques culturelles.