
Avec la création du Mouvement de l’urbanisme culturel, une dizaine de personnes (pour autant de structures Agence nationale de psychanalyse urbaine, Compagnie Mycélium, Compagnie Tangible, Cuesta, Des ricochets sur les pavés, Esopa Productions, Mondes Communs, Pick Up Production, Playtime, POLAU-arts & urbanisme, Stefan Shankland, Villes in Vivo.) se sont fédérées autour de pratiques communes, de valeurs, principes d’action et modes d’agir à la croisée des champs de la culture et des métiers de l’urbanisme et de l’aménagement. « Inscrit dans les enjeux contemporains des transitions, l’urbanisme culturel regroupe un ensemble de pratiques qui contribuent à la transformation des territoires en vue de leur meilleure habitabilité. S’appuyant sur des interventions artistiques et culturelles situées, l’urbanisme culturel crée les conditions de la capacité à agir pour toutes les parties prenantes et influe sur les modes opératoires de la fabrique territoriale. » Tels sont les termes choisis par ses membres fondateurs pour nommer des pratiques plurielles et les réunir sous une même bannière.
Urbanisme culturel : quelles pratiques ?
Quels sont les modes d’intervention des praticien·nes de l’urbanisme culturel La conceptualisation de la notion d’urbanisme culturel a été développée par le POLAU depuis sa création. Ainsi, le Mouvement de l’urbanisme culturel est issu de l’« Académie de l’urbanisme culturel », cercle d’échange « incubé » et accompagné par le POLAU dès 2018. ? Quels sont les contextes d’émergence des projets, les commanditaires et les financements ? Autant de questions formulées pour entrer dans le sujet de l’urbanisme culturel par le terrain et les pratiques quotidiennes de celles et ceux qui en dessinent le paysage contemporain.
Fanny Broyelle est mandatée par une fédération de commerçant·es nantais·es (Unacod), pour écrire un récit qui accompagne une programmation artistique et culturelle financée par la Métropole. Il s’agit d’animer plusieurs quartiers impactés par les grands travaux liés à la transformation du pont Anne de Bretagne et à un nouveau réseau de tramway. La ligne éditoriale s’articule à la temporalité de ce projet urbain. Elle s’appuie sur diverses interventions et situations qui se déploient au fil du temps : chasses au trésor, moments festifs et conviviaux, ateliers d’écriture, personnage public, journal local… « Notre intervention a fait évoluer le programme d’animation porté par l’Unacod en introduisant le projet urbain (dans sa durée et ses étapes) comme ingrédient narratif d’un récit partagé, sur lequel se construisent les différentes actions », résume Fanny Broyelle.
Agathe Ottavi réalise une étude urbaine pour la ville de Lanester, proche de Lorient, à la suite de l’obtention d’un marché public. Dans un contexte de montée des eaux et de recul du trait de côte, la coopérative Cuesta intègre un groupement auprès d’une agence d’architecture et d’urbanisme et intervient sur le volet concertation, en déroulant un projet processuel questionnant les représentations du territoire. La commande initiale se voulait participative, à travers la réalisation d’une fresque, mais a muté, au gré d’une enquête, vers un projet chorégraphique imaginé avec une structure locale de danse en espace public CAMP et la danseuse Raphaëlle Delaunay. Cette danse virale qui mobilise de nombreux habitants, notamment les jeunes publics, autour d’une identité territoriale partagée, laisse sceptiques certain·es élu·es. Le projet pivote alors à nouveau, et se change en film dont la diffusion se fait le prétexte à des discussions avec plusieurs agents et élu·es de la ville. « Pour raconter ces démarches, l’image est peut-être celle des poupées russes : elles s’adaptent en permanence au contexte dans la temporalité longue des projets urbains », nous dit Agathe Ottavi.
À Tremblay-en-France, Pascal Le Brun-Cordier répond à une commande de la municipalité pour la réalisation d’une œuvre artistique dans un parc boisé. Après discussion avec les élu·es, technicien·nes de la ville, mais également avec un collectif d’habitant·es concerné·es par le devenir du parc, au travers d’un processus collectif d’enquête, la commande est reformulée en une commande citoyenne. C’est l’artiste japonais Tadashi Kawamata qui réalise l’œuvre in situ, Bain de Forêt. « D’une commande assez verticale, on est passé à une réflexion collective très horizontale, à la définition collégiale d’enjeux culturels pour cette future œuvre qui, pour le dire en quelques mots, devait permettre de vivre une expérience au cœur du vivant, avec les arbres, d’être dans une relation de résonance avec la forêt. Ce processus citoyen et encapacitant a contribué à bousculer les logiques de décision classique d’une collectivité et le sens même de la commande artistique », précise Pascal Le Brun-Cordier.

Autant de projets parmi la myriade d’initiatives au carrefour de l’art et de l’aménagement, référencés pour la plupart sur la plateforme Arteplan, mise en place par le pôle Arts & Urbanisme (POLAU). Malgré des contextes territoriaux et politiques différents, une large typologie de commanditaires ou de modes de financements, un certain nombre de points communs émergent : la reformulation ou le détournement de la commande initiale, nourris par un diagnostic préalable intégrant une dimension sensible et expérientielle, des coopérations multi-parties prenantes, une dimension in situ et processuelle pour des projets au long cours transcendant les logiques disciplinaires et faisant écho à des enjeux plus larges : environnement, identité territoriale, mémoire collective, relation au vivant. L’urbanisme culturel semble ainsi composer – davantage qu’avec un écosystème d’acteurs, une discipline, un métier, ou un mode de commande en émergence – une méthode.
Ses principes d’action ? En premier lieu : une enquête faite à plusieurs, avec celles et ceux qui vivent les territoires, dans le temps long que cela suppose ; un diagnostic plaçant au cœur la rencontre et l’arpentage, une forme de recherche-action ou d’enquête à la fois sensible et sans-cible comme l’explique Pascal Le Brun-Cordier lors d’une intervention dans le cadre du Diplôme universitaire Espaces Communs : « Elle vise à saisir la vie du territoire au travers de ses dimensions sensibles (Quelles textures ? Quelles couleurs ? Quels rythmes ? Quel environnement végétal et animal ? Quels sons ? Quels symboles ? Quels paysages ? Quels objets urbains hospitaliers/hostiles ? Quels “partages du sensible” avec les voitures, les vivants non humains… ?), en tenant compte de ce qui fait sens pour les habitant·es, jeunes et plus âgé·es (à quoi sont-ils sensibles dans leur quartier ? Quels sujets les préoccupent, les mobilisent, etc. ?), mais aussi ce qui fait problème, ce qui ne va pas, ce qu’ils et elles voudraient changer… Cette enquête est, par ailleurs, “sans cible”, c’est-à-dire qu’elle est ouverte à ce qui arrive, à ce qui se dit, ou se chuchote, ce qui se révèle, avec évidence ou via des signaux faibles, ce qui se raconte au fil des jours et des rencontres… Elle n’est pas orientée par des à priori (ou le moins possible) ; elle n’a pas d’objet précis, au départ, si ce n’est la vie du quartier. C’est une enquête contributive, évolutive, partagée avec les personnes qui y vivent (et non sur eux et elles), qui est aussi un moyen de comprendre avec eux ce qui se joue ici (et non une manière de l’expliquer). »
Autre principe : le temps long, celui du processus et de l’attention, du recalcul constant en fonction du contexte, empruntant à l’urbanisme tactique sa méthode itérative, incrémentale, sa capacité à improviser, pivoter, reformuler. Le tout pour déjouer les schémas linéaires, et intégrer une circularité entre le faire et le réflexif, avoir la capacité d’imaginer d’autres formes d’évaluation du projet, de mesurer sa valeur dans ce qui est élaboré à chaque étape du processus.
Une posture enfin : celle du ménagement (versus l’aménagement du territoire), c’est-à-dire le soin des choses, des personnes et du vivant, la prise en compte du « déjà là » pour favoriser l’« inter-monde », le dialogue entre institutions, artistes et société civile, mais aussi entre professionnels de la fabrique des territoires, citoyen·nes, travailleur·euses culturels et chercheur·euses. Ici se joue la capacité à agglomérer des écosystèmes plastiques, malléables, mis en dynamisme par une intervention artistique, et déjouant la partition binaire entre experts et profanes. L’urbanisme culturel participe ainsi, comme acteur tiers, à une reconfiguration des rôles dans la manière de penser les territoires, valorisant l’expertise habitante. Il s’agit alors, comme l’explique Fanny Broyelle, d’opérer « un saut paradigmatique, en sortant de l’approche techniciste et fonctionnaliste pour aller vers une approche plus relationnelle et culturelle, de dépasser les savoirs experts, technocratiques, en y adjoignant des savoirs plus pratiques, sensibles et quotidiens » pour tendre vers une société conviviale, renforçant le pouvoir d’agir de chacun·e, à laquelle aspirait Ivan Illich I. Illich, La Convivialité, Paris, Seuil, 1973..

Quelles visions de la culture et de la fabrique des territoires ?
À quoi répond l’urbanisme culturel ? Quelle vision de la société, de la fabrique de la ville et de la place de la culture défendent ses acteurs ? Quels sont ses potentiels pour le champ culturel face aux enjeux sociétaux contemporains, notamment ceux des transitions ? « [Il] regroupe un ensemble de pratiques qui contribuent à la transformation des territoires en vue de leur meilleure habitabilité. S’appuyant sur des interventions artistiques et culturelles situées, l’urbanisme culturel crée les conditions de la capacité à agir pour toutes les parties prenantes et influe sur les modes opératoires de la fabrique territoriale », peut-on lire ainsi dans le document « Repères » élaboré par les membres du Mouvement de l’urbanisme culturel.
Mais de quelles transitions parle-t-on ? L’urbanisme culturel entend intervenir sur la manière dont un lieu de vie se constitue et se transforme, tant dans les champs de la culture, de la fabrique des territoires que du dispositif démocratique. Pour Pascal Le Brun-Cordier, l’urbanisme culturel apporte également une réponse aux limites de la fabrique urbaine « par le biais d’outils et de méthodes qui permettent d’associer davantage de personnes et ainsi d’ouvrir l’urbanisme à la profondeur de la dimension culturelle de l’habiter » Voir les huit rencontres du cycle sur l’urbanisme culturel OP OP OF (On Pratique, On Parle, On Fête !) organisé par le master Projets culturels dans l’espace public de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avec le Mouvement de l’urbanisme culturel et l’association Objet(s) Public(s) en 2024/2025. Programme : http://masterpcep.over-blog.com. Une observation que l’on retrouve dans le document fondateur : « Aujourd’hui, le constat est largement partagé quant aux effets négatifs des courants idéologiques dominants en matière de planification urbaine (modernisme, fonctionnalisme) qui “ont gravement négligé la dimension humaine”, pour citer l’urbaniste Jan Gehl, pour finir par générer leurs propres pathologies : ségrégation sociospatiale, étalement urbain, mitage des paysages, envahissement de l’automobile, concentration des sources de pollution et des nuisances, destruction des écosystèmes… Livret « Repères de l’urbanisme culturel », Mouvement de l’urbanisme culturel, octobre 2024. ».
L’urbanisme culturel devient également l’un des outils pour répondre aux limites des formes éculées de la participation citoyenne qu’analysent par exemple Manon Loisel et Nicolas Rio dans leur ouvrage Pour en finir avec la démocratie participative M. Loisel, N. Rio, Pour en finir avec la démocratie participative, Paris, Éditions Textuel, 2024., ou encore la sociologue américaine Sherry Arnstein qui, dès 1969, explorait les différentes significations de la « participation citoyenne » et montrait que, dans la plupart des cas, ces dispositifs relevaient de formes plus ou moins fortes de manipulation. Ainsi l’urbanisme culturel s’inscrit-il également de plain-pied dans une volonté de repenser le pacte démocratique. C’est l’hypothèse de Fanny Broyelle qui voit dans ces modes d’intervention des leviers potentiels pour redonner du pouvoir d’agir à celles et ceux qui vivent les territoires, renforcer la capacité à jouer un rôle sur leur milieu, valoriser leurs savoirs pratiques, sensibles et quotidiens, contribuer à faire valoir leurs récits et imaginaires F. Broyelle, « Aventures artistiques et culturelles en milieu urbain – Émergence et enjeux d’une culture professionnelle contextuelle et écosystémique », thèse de sociologie, Aix-Marseille Université (AMU), 2024.. Des préoccupations en continuité avec nombre de mouvements, hybridant éducation populaire, nouveaux territoires de l’art, artivisme, land art, street art, arts de la rue, art contextuel, urbanisme culturaliste, droits culturels et luttes contemporaines. Une culture des précédents qui infuse dans les pratiques et valeurs des acteurs de l’urbanisme culturel issus de ces généalogies plurielles, citant pêle-mêle le droit à la ville d’Henri Lefebvre H. Lefebvre, Le Droit à la ville, Paris, Éditions Anthropos, 1968. et le droit de chacun à participer à l’intervention sur son cadre de vie, les récentes bifurcations d’architectes et d’urbanistes comme symptômes de la faillite de l’aménagement classique, les mouvements climats. « L’urbanisme culturel n’est pas cantonné à une discipline. Il n’a pas qu’une histoire et c’est ce qui fait la richesse de ce mouvement », résume ainsi Agathe Ottavi.
Quelles cultures pour l’urbanisme culturel ?
Pour Agathe Ottavi, l’urbanisme culturel est une réponse à une sorte d’impasse de politiques culturelles parfois confinées à un système en huis clos, répétant les mêmes formes et modes d’intervention, mobilisant les mêmes artistes sur des logiques usées. Il compose, avec les droits culturels, des formes de politiques culturelles plus participatives et ancrées territorialement, et concourt à repenser la place de l’artiste dans la société E. Zhong Mengual, L’Art en commun – Réinventer les formes du collectif en contexte démocratique, Dijon, Les presses du réel, 2019..
Les sphères de sollicitation peuvent être très différentes : politique de la ville, art en espace public, participation citoyenne ou grands projets urbains, tantôt dans un cadre subventionné, tantôt par le biais d’appels à projet ou de marchés publics. On observe ainsi un glissement de la manière de penser le lien entre intervention artistique et aménagement du territoire. Longtemps cantonné au référentiel de la ville créative, l’urbanisme culturel s’intègre aujourd’hui à d’autres types de commande, faisant passer la place de la culture dans la ville « d’une logique d’attractivité à une logique d’attachement » selon les mots de Pascal Le Brun-Cordier. Il est également porteur, pour les commanditaires, d’une promesse de sortie de l’entre-soi du monde de la culture. Une tendance renforcée dans la période post-covid : « Face aux projections durant la crise sanitaire de “culture non essentielle”, tout d’un coup, ce que nous fabriquons dans notre coin depuis des années intéresse les politiques culturelles », résume Agathe Ottavi.
L’urbanisme culturel s’adosse très explicitement aux droits culturels et – au-delà ou en deçà des méta-discours – devient un levier pour la mise en pratique de ceux-ci, de façon plus sensible et tangible. Un potentiel progressivement perçu par les institutions et équipements culturels afin de s’aligner avec leurs contextes, réaffirmer la culture comme un tissu de relations et, comme l’explicite Fanny Broyelle, « re-tramer avec tous les acteurs d’un même territoire pour agir ensemble, en prendre soin et dégager des attachements ». Des enjeux nommés de plus en plus explicitement dans les candidatures à des scènes nationales ou dans les projets d’établissements : « Je pense qu’il est question de la porosité entre ce qui se passe à l’intérieur des équipements et en dehors d’eux. Il y a tout un travail à faire sur ces frontières, sur les lisières, les parvis, les halls d’accueil. Ce sont des espaces à venir travailler demain », ajoute Agathe Ottavi.
Se fédérer, faire mouvement
Artistes, ingénieur·es culturels, designers, architectes, urbanistes, facilitateur·ices… font désormais partie du Mouvement de l’urbanisme culturel et seront bientôt rejoints par nombre de signataires aux pratiques proches de ses cofondateur·ices. Cette formalisation d’une dynamique collective dans une gouvernance associative coïncide avec la volonté de générer des espaces d’encapacitation mutuelle entre praticien·nes et de partage pair-à-pair, d’analyser des difficultés communes au sein d’une communauté attentive à des formes de coopération capables de légitimer la démarche de chacun de ses membres. Le tout avec une volonté affirmée de reconnaissance de ces pratiques et une vigilance de tous les instants pour que ce processus d’institutionnalisation s’opère avec nuance et en coconstruction. En effet, il s’agit d’éviter les dérives d’une création artistique mobilisée systématiquement comme agrément, ou « cerise sur le gâteau » selon les termes de Pascal Le Brun-Cordier pour qui l’alternative est plutôt « la stratégie du clafoutis », c’est-à-dire « placer les cerises artistiques et culturelles dans le gâteau, au cœur des processus de ménagement des territoires » Cf. « Art et urbanisme : de la cerise sur le gâteau au clafoutis. Entretien avec Pascal Le Brun-Cordier », Urbanisme, no 438, été 2024. https://www.urbanisme.fr/bruits-de-ville/villes-in-vivo-un-reseau-dacteurs-culturels-et-urbains/. Et ne pas perdre de vue l’objectif premier : associer habitant·es, parties prenantes, artistes, élu·es et technicien·es à toutes les étapes des projets, pour faire évoluer les propositions artistiques et créer de nouvelles situations.
À cette date, seulement deux marchés publics d’urbanisme culturel ont été publiés. Signe qu’un marché émerge, quoique timidement, et, comme le formule Agathe Ottavi, que « d’un détournement des cadres nous passons à une commande qui les intègre ; du bricolage nous passons à un cadre serein comportant néanmoins le risque que l’urbanisme culturel devienne un marché ». Autrement dit, des logiques concurrentielles pourraient venir supplanter la dynamique de coopération que le mouvement a cherché à impulser. L’une des réponses peut être trouvée dans l’explicitation des valeurs qui y sont à l’œuvre, la pédagogie et le plaidoyer pour éviter chez les commanditaires des interprétations trop dissonantes de ce qu’est l’urbanisme culturel. La question de la formation, quant à elle, peut faire débat. Pascal Le Brun-Cordier dirige depuis 2005, à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le master Projets culturels dans l’espace public, qui forme notamment de futur·es professionnel·les à l’urbanisme culturel. Agathe Ottavi et Fanny Broyelle préfèrent évoquer des pratiques, et non un métier. Le défi est de « réussir à infuser et non à spécifier », résument-elles.
Tous trois s’accordent sur le potentiel d’infiltration de l’urbanisme culturel dans tous les champs qu’il traverse, et ainsi déplacer les méthodes, rôles et postures des maîtrises d’ouvrage ou des maîtrises d’œuvre. Dans le radar de la Direction générale des patrimoines et de l’architecture (DGPA) au sein du ministère de la Culture, l’urbanisme culturel s’intègre aujourd’hui à la feuille de route du groupement d’intérêt public L’Europe des projets architecturaux et urbains (EPAU) avec une mission de préfiguration d’un programme intitulé « Culture et aménagement » Le programme « Culture et aménagement » s’appuie notamment sur les travaux du POLAU, à savoir le Plan-Guide « Arts et aménagement des territoires », 2015, le Rapport d’opportunité, loi LCAP 2016, art. 6 (1 % travaux publics) que Maud Le Floch (POLAU) a rédigé pour le gouvernement et le protocole « clause culture » que travaille le POLAU depuis 2021 avec les ministères de la Culture et de la Transition énergétique. Le protocole vise à faciliter l’intégration de démarches culturelles dans les projets d’architecture, d’urbanisme et d’aménagement, par l’insertion de clauses spécifiques dans les marchés publics. À suivre, le POLAU prépare actuellement la publication de ressources à l’attention des maîtrises d’ouvrage et des acteurs culturels.. Les années à venir montreront comment l’urbanisme culturel essaime dans le design des politiques culturelles.