La Fête du livre jeunesse devant la Maison du livre, de l’image et du son, 2012. Photo : © Laurence Salignat / Villeurbanne

Le projet de désigner une « Capitale française de la culture », à l’issue d’un concours, a mis dix ans à se concrétiser. En juillet 2012, dans les jardins du Festival d’Avignon, François Hollande – fraîchement élu président de la République –, appelait la communauté artistique à lui proposer de grands projets pour conforter le dynamisme culturel des territoires et rééquilibrer ainsi les rapports avec la capitale. C’est pour répondre à cet appel que je proposai que soit instauré un titre de « Capitale française de la culture » pour mettre en valeur les capacités culturelles des villes – que je connaissais, par ailleurs, pour leur énergie et l’originalité de leurs actions culturelles.

Ce titre est bien sûr inspiré des « Capitales européennes de la culture » qui, depuis 1985, constituent un fleuron pour l’Europe et ses institutions. Mais cette opportunité ne se présente à la France qu’une fois tous les quatorze ou quinze ans, en raison du règlement qui impose aux États membres de l’Union européenne de candidater à tour de rôle. La prochaine nomination d’une ville française aura lieu en 2028. Sept ou huit agglomérations françaises ont déjà déclaré leur candidature ; toutefois la procédure est lourde et les montants financiers à engager sont de plus en plus importants.

Une variante nationale adaptée au contexte du pays

Pourquoi attendre quinze ans avant de pouvoir participer à une telle compétition ? Ne pourrait-on imaginer une procédure plus rapide, plus légère, plus souple pour désigner une ville française à un rythme soutenu (tous les deux ou trois ans par exemple), avec des critères plus innovants, moins sociologiques et davantage portés vers des actions artistiques? Telles étaient les questions qui animaient ma réflexion à l’époque.

C’est dans cet esprit que je conçus, dès 2014, le projet d’une « Capitale française de la Culture » ouvert non pas tant aux grandes agglomérations qui pouvaient, elles, viser le titre européen, mais plutôt à des villes moyennes ou grandes qui pouvaient faire la preuve de leur dynamisme culturel avec des budgets plus modestes et adaptés à leur situation. L’idée a immédiatement plu à Laurent Fabius (alors ministre des Affaires étrangères) qui pensait que l’attribution d’un titre – fût-il national – soutiendrait le développement d’un tourisme culturel. Et pourtant, ce projet a laissé de marbre quatre ministres de la Culture successifs. Il fallut attendre que Françoise Nyssen me confie officiellement une lettre de mission et que je lui remette, en décembre 2018, mon rapport intitulé Pour une Capitale Française de la Culture.

Si les autorités n’avaient pas tardé à se saisir de l’occasion, la France aurait pu être la première nation à annoncer cette variante du principe de capitale de la culture. Or, entre-temps, d’autres pays eurent la même idée et lancèrent leur propre compétition selon leurs besoins ; sans compter les autres tentatives menées à l’échelle régionale (baptisées « Capitales régionales de la culture »), notamment en Flandre belge et dans la Région Nord-Pas-de-Calais qui désigna successivement plusieurs villes (Valenciennes, Béthune, Dunkerque) avant – semble-t-il – de renoncer à pérenniser cette initiative avec Maubeuge.

Le Royaume-Uni lança une « UK City of Culture » en proposant que ce titre soit attribué tous les quatre ans. Cette initiative est, en réalité, calquée sur les « Capitales européennes de la culture » avec une batterie de critères, directement inspirés de la sociologie de la culture, qui font de la culture un levier pour la rénovation urbaine et la reconfiguration de la vie sociale. Les lauréates britanniques furent choisies par un jury aussi compétent que prestigieux pour soutenir des villes marquées par leur histoire politique ou industrielle. Ce furent successivement Derry-Londonderry (2013) en Irlande du Nord, dans la tentative de consolider la paix entre les communautés de cette cité frontière ; puis Hull (2017), ville oubliée et frappée par le déclin de ses industries ; et enfin Coventry (2021), cité martyre de l’histoire de la dernière guerre, mais célébrée pour son caractère multiculturel. L’opinion britannique semble satisfaite de cette initiative adaptée au contexte du pays ; néanmoins, depuis le Brexit, le Royaume-Uni ne peut plus concourir au titre européen.

L’Italie créa également une « Capitale della Cultura » en désignant chaque année une ville recevant ainsi la somme forfaitaire d’un million d’euros de la part du gouvernement central. De très nombreuses candidatures virent le jour et la liste des villes titrées fut vite allongée. Ravenne, Cagliari, Lecce, Sienne, Pérouse, Assise inaugurèrent la formule en 2015. Suivirent Mantoue en 2016, Pistoia en 2017, Palerme en 2018. Le titre italien ne fut pas accordé en 2018, car une ville italienne, Matera, était déjà désignée « Capitale européenne de la Culture ». Il fut repris pour Parme en 2021, et Procida (petite île de la baie de Naples) pour 2022. Ce seront Bergame et Brescia en 2023.

Cette floraison d’initiatives, ici ou là en Europe, montre bien la pertinence de l’idée. Chaque nation décidant de son rythme, de ses critères et des moyens financiers à accorder.

Des objectifs affinés en concertation avec les villes

Pour la France, la mise en place du titre aura été beaucoup plus longue et difficile. Il aboutit sous les auspices de Roselyne Bachelot-Narquin qui, après son prédécesseur Frank Riester, saisit rapidement l’utilité d’une procédure mettant en valeur les grandes villes et les villes moyennes de France.

Comment le concept de « Capitale française de la culture » a-t-il été configuré ? Il s’est agi de redéfinir les critères exigés, de limiter les engagements financiers requis, et de viser plus particulièrement des villes moyennes ou grandes dont le dynamisme culturel mérite d’être soutenu.

Les réponses apportées à ces objectifs ont été longuement affinées, en concertation étroite avec les villes elles-mêmes. Il ne s’agissait pas de mettre en concurrence le titre européen et le titre national. C’est la raison pour laquelle le titre de « Capitale française de la culture » ne s’adresse pas aux grandes agglomérations qui cherchent davantage à concourir à la compétition européenne. Le but est plutôt de s’adresser à des villes dont la taille varie de 50 000 à 200 000 habitants ; soit un ensemble d’environ cent vingt cités dont la grande majorité est représentée par l’Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), devenue France urbaine. C’est avec l’appui de cet organisme qu’a été discuté, amendé, puis finalisé le projet – avec l’aide notamment de David Constans-Martigny, alors chargé de mission pour la culture. Plusieurs réunions d’information ont été tenues au siège de France urbaine, laquelle a inclus le projet dans son plan d’action ; et les deux vice-présidents de sa commission culturelle, Olivier Bianchi (maire de Clermont-Ferrand) et David Lisnard (maire de Cannes), ont joint leurs signatures pour promouvoir le projet auprès des premiers ministres successifs. En outre, de nombreuses consultations ont été menées auprès d’autres associations d’élus locaux telles que l’Association des maires de France (AMF), Régions de France et, bien sûr, auprès de tous les ministères pouvant être associés au projet tels que l’Éducation nationale, les Affaires étrangères, les Finances, l’Intérieur et la Cohésion des territoires. Les consultations ont aussi été élargies à d’autres organismes officiels dans le domaine des relations internationales, du tourisme, tels l’Institut français et Atout France.

Très rapidement s’est posée la question du seuil de population minimum à partir duquel les candidatures pouvaient s’exprimer. Pour ma part, j’estimais ce plancher à 50 000 habitants. Le cabinet de Franck Riester l’a abaissé à 20 000 habitants, considérant que des regroupements de communes rurales pouvaient porter des candidatures originales ou inédites.

De la même manière, les critères ont été précisés. Ils diffèrent de ceux, décrits de manière très générale, qui sont requis pour les capitales européennes : ils ne portent pas sur le nombre, la taille ou la qualité des grands équipements culturels. Il ne s’agit pas, dans l’esprit des capitales françaises, de faire appel à de lourds investissements par la multiplication de grandes infrastructures destinées à modeler une nouvelle configuration urbaine. L’objectif n’est pas d’accélérer la construction de musées, de grandes salles de spectacles, de conservatoires ou la rénovation de sites historiques. Autrement dit, le volet « investissement » – qui constitue une part importante des dossiers concourant aux « Capitales européennes de la culture » – est laissé de côté.

Les critères de sélection

Pas plus qu’il ne s’agit de couvrir tous les secteurs de l’activité culturelle des villes, il ne s’agit pas non plus de solliciter tous ceux qui en sont partie prenante : de l’opéra aux archives, de la protection des monuments à l’archéologie, des enseignements artistiques au soutien des industries audiovisuelles. Point n’est besoin de passer en revue tous ces secteurs, tous les services municipaux. L’essentiel pour la capitale française est de mettre en valeur deux ou plusieurs projets artistiques innovants représentatifs d’une spécificité de la ville candidate. C’est ainsi qu’ont été définis, à l’origine du projet, huit critères pour apprécier les dossiers présentés.

1) L’innovation artistique

L’accent est mis sur la qualité et l’originalité de projets artistiques innovants – en indiquant les artistes qui y contribueraient – et cela quel que soit le secteur d’activité : spectacle vivant, patrimoine, arts visuels et numériques, audiovisuel, médiation culturelle, édition de livres et imprimés, industries créatives…

2) L’éducation artistique et culturelle

Il est tenu compte des projets mettant en avant les nouvelles formes d’éducation artistique, car il s’agit là d’une priorité qui fait consensus (celle-ci étant portée depuis longtemps par les ministres de la Culture, et plus particulièrement depuis qu’a été constitué un Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle). Les candidatures peuvent ainsi décrire des collaborations susceptibles de s’établir avec des établissements d’enseignement en liaison avec les rectorats.

3) Les solidarités territoriales

La candidature est portée par la ville centre, mais les projets doivent mettre aussi en valeur des solidarités territoriales à l’échelle de son agglomération et, au-delà, de son bassin de vie. C’est-à-dire que l’appel est fait à une coopération intercommunale pouvant prendre diverses formes (du syndicat intercommunal à la métropole).

4) Le rayonnement et la coopération internationaux

Il est tenu compte de la composante internationale des projets constituant l’ossature de la candidature. Cette coopération internationale peut être le fait de la commune elle-même, d’établissements publics, d’associations culturelles d’entreprises, d’universités ou d’écoles supérieures d’art. Cette perspective internationale n’est pas limitée à l’Europe, contrairement aux « Capitales européennes de la culture » dont la formule, qui désigne une ville en Europe de l’Est et une autre en Europe de l’Ouest, oblige les deux villes lauréates à établir des projets communs.

5) Le tourisme culturel

Les projets mis en œuvre peuvent avoir aussi pour visée de susciter un tourisme culturel spécifique, domestique ou étranger. C’est la raison pour laquelle les villes candidates doivent faire état de la capacité de leurs infrastructures (hôtellerie, restauration, transports, réseaux d’information, etc.) à accueillir un flux touristique nouveau.

6) La durabilité

Les projets envisagés ne doivent pas être seulement évènementiels, mais doivent se poursuivre au-delà de l’année visée et développer de manière durable le secteur culturel et créatif dont l’impact social, économique, culturel ou urbain doit être pluriannuel et évalué à intervalles réguliers.

7) La capacité de mise en œuvre

Le dossier doit avoir fait l’objet de délibérations des autorités politiques (communales, intercommunales, départementales et régionales). Il doit inclure, dans sa forme finale, des engagements financiers. Les ressources financières de fonctionnement ainsi que les moyens de financement, publics ou privés, doivent être précisés pour la mise en œuvre des projets. Un récapitulatif financier doit faire apparaître, en valeur et en pourcentage, les montants financiers tels que les crédits publics, le mécénat et les partenariats privés, les recettes propres (billetterie, vente de prestations et coproductions) et les ressources d’origine internationale. Le dossier de candidature doit également décrire la structure de management requise, présenter le (ou la) chef de projet et la composition des équipes envisagées.

8) La participation citoyenne

Le dossier doit décrire les actions de mobilisation des habitants, des usagers et des visiteurs, dans le souci d’y intéresser tous les groupes sociaux et toutes les générations. L’accent doit être mis sur les formes de médiation culturelle permettant de lutter contre la ségrégation culturelle. Il doit mentionner la participation des organisations culturelles, des établissements éducatifs, des artistes locaux ainsi que les activités de bénévoles et volontaires.

Cet ensemble originel de critères a été ensuite légèrement modifié par le ministère de la Culture qui y a ajouté l’accès des personnes en situation de handicap et a laissé de côté le développement du tourisme culturel en tant que tel.

En matière de budget

La question qui a été le plus souvent posée par les élus locaux est celle du budget. L’esprit des « Capitales françaises de la culture » n’est pas de susciter une forme d’enchère financière entre les villes candidates. Capitales européennes et capitales françaises ne jouent pas dans la même catégorie. Les engagements financiers envisagés doivent rester limités et soutenables au regard de la taille des communes – puisque le dossier n’inclut pas de gros investissements culturels à venir. Dans les dossiers préparatoires, l’estimation du montant total de l’enveloppe financière à mobiliser est de l’ordre de quinze à vingt millions, avec une structure budgétaire répartie comme suit :

  • 35 % à la charge de la Ville et/ou de l’agglomération ;
  • 25 % à la charge de la Région de la ville siège et éventuellement du Département ;
  • 15 % provenant du mécénat et du sponsoring ;
  • 15 % de recettes propres (billetterie, produits dérivés, coproductions) ;
  • 10 % de l’État.

Cette esquisse n’a pas été totalement vérifiée dans les faits. La part de la Ville s’est révélée beaucoup plus importante et celle de la Région bien plus faible. Quant à l’engagement de l’État, il a été forfaitisé pour une somme d’un million d’euros, alimentée par moitié par le ministère de la Culture et par la Caisse des Dépôts. Cette somme représente à peu près 10 % des estimations avancées dans les dossiers de candidature.

Les emblématiques Gratte-Ciel et l’hôtel de ville de Villeurbanne. Photo : © Gilles Michallet / Villeurbanne

Villeurbanne, première « Capitale française de la culture »

C’est en octobre 2020 que Roselyne Bachelot-Narquin a présenté le dossier officiel de la « Capitale française de la culture ». Au sein du ministère de la Culture, outre le cabinet de la Ministre, il est suivi par Noël Corbin (récemment nommé délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle) ; et la mise en œuvre pratique de l’organisation de la compétition a été confiée à la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais (RMN-GP) où le dossier est instruit par un solide chargé de mission, François-Stéphane Hamon, recruté à cet effet. En tant que chef de projet, il a assuré le secrétariat du jury et le suivi de la mise en œuvre.

Paradoxalement, alors que la mise en œuvre de ce projet s’est échelonnée sur plusieurs années, l’appel à candidatures pour les villes intéressées, publié en octobre 2020 (plusieurs décrets et arrêtés en date du 7 octobre) a été rapide et ne leur a pas laissé beaucoup de temps pour déposer leurs dossiers à la date du 31 décembre 2020.

Une première phase de sélection a conduit les Drac (et les Directions des Affaires culturelles pour les candidats d’outre-mer) à étudier de façon accélérée les dossiers envoyés au ministère. Malgré des délais courts, les Drac ont pu effectuer une étude très sérieuse des dossiers reçus et les juger en fonction des huit critères annoncés par le ministère. Cette compétition a connu un réel succès, puisque vingt-neuf candidatures Liste des vingt-neuf candidatures. ont été déposées auprès de la RMN-GP. Le jury – que j’ai présidé – a pu, au terme de réunions en visioconférence, opérer une présélection des dossiers accompagnés des avis des Drac recueillis en janvier 2021.

L’ensemble représentait une grande disparité, mais il ne fut pas difficile d’établir une première sélection de neuf villes  Les neuf candidatures retenues étaient : la Communauté d’agglomération Grand’Angoulême, les Villes de Brest, Laval, Le Mans, Metz, Saint-Paul de La Réunion, Sète, Villeurbanne et la Communauté de communes du Val Briard. . Parmi elles, le jury a retenu deux candidatures spécifiques (l’une d’outre-mer avec Saint-Paul de La Réunion, l’autre venant de la Communauté de communes du Val Briard) puisque le seuil à partir duquel une commune ou un regroupement de communes pouvait se porter candidat avait été abaissé à 20 000 habitants. Sans révéler les délibérations du jury – qui n’ont pas été rendues publiques –, nous pouvons avancer que les candidats ont fourni, en des temps records, des dossiers de grande qualité qui non seulement respectaient la batterie de critères exigés, mais qui témoignaient également du dynamisme et de l’originalité des projets culturels municipaux.

La deuxième phase de sélection s’est déroulée par visioconférence pendant trois jours, en mars 2021, en liaison avec les équipes municipales, les maires eux-mêmes, leurs adjoints à la culture et les fonctionnaires municipaux – avec également des témoignages d’élus régionaux ou départementaux, d’artistes renommés, de responsables de grandes institutions culturelles. Ces auditions ont été très utiles, car elles ont permis d’approfondir les projets proposés et de préciser les capacités financières envisagées pour leur mise en œuvre. Les débats au sein du jury ont été très denses. Quatre villes étant au coude-à-coude pour la sélection finale, le choix s’est finalement porté sur la candidature de Villeurbanne (lauréat désigné pour l’année 2022 par la ministre de la Culture).

Le dossier présenté par Villeurbanne a été retenu parce qu’il présentait une politique de fond centrée sur la jeunesse, organisant une coopération inédite entre éducation populaire et création artistique. Cette désignation a pu étonner – dans la mesure où il s’agit d’une grande ville de banlieue –, mais Villeurbanne disposait d’atouts précieux par la présence sur son territoire d’institutions nationales et d’acteurs aux horizons ambitieux (tels que le Théâtre national populaire, les Ateliers Frappaz, le compagnonnage avec KompleX KapharnaüM, l’Institut d’art contemporain, l’École nationale de musique, la Fête du livre, etc.) et par son projet original de multiplication, grâce au dispositif minimixe, des actions artistiques en milieu scolaire, ainsi que de valorisation de son histoire urbaine patrimoniale.

Depuis, la municipalité de Villeurbanne a précisé son plan d’action lors du lancement officiel (le 7 janvier 2022) – dans le contexte difficile d’une réglementation sanitaire imposée par le Covid-19. La programmation envisage près de sept cents manifestations avec pour temps forts un Festival de la jeunesse (début juin) et une création de la compagnie Royal de Luxe (en septembre). Elle table sur un budget global de 10 231 000 euros financés à 40 % par la Ville elle-même. La participation du ministère de la Culture et de la Caisse des Dépôts représente 10 %, et les objectifs en matière de mécénat ont été portés à un niveau élevé. Un effort considérable (et en partie risqué) a donc été entrepris par le maire, Cédric Van Styvendael (par ailleurs vice-président chargé de la Culture de la métropole lyonnaise), son adjoint à la Culture, Stéphane Frioux, et son directeur général adjoint Culture, jeunesse et prospective, Bernard Sevaux.

À l’avenir : la désignation d’une capitale francophone ?

L’année 2022 aura à prouver la pertinence de ce projet, mais il conviendra d’ores et déjà au ministère de la Culture et à la RMN/GP de lancer un nouvel appel à candidatures pour la sélection d’une deuxième « Capitale française de la culture » pour 2024. Cette nouvelle phase s’inspirera de la première expérience villeurbannaise et bénéficiera sans doute de délais plus longs pour la préparation des dossiers de candidature. Ainsi pourrait s’établir une tradition permettant de mettre en valeur le dynamisme culturel de nos villes moyennes et grandes en région.

Il faut noter que j’ai également conçu une autre variante du titre pour l’avenir (avec d’autres modalités de sélection, de critères, de financement et de jury) consistant en la désignation d’une « Capitale francophone de la culture » qui pourrait être organisée en alternance avec les capitales françaises tous les deux ans : la capitale française les années paires et la capitale francophone les années impaires. C’est une proposition qui a été soumise à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et au ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne (qui est aussi délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des PME). Voilà un autre dossier en cours d’instruction.

Article paru dans l’Observatoire no 59, avril 2022

À ce sujet, voir également l’interview de Cyril Van Styvendael, maire de Villeurbanne, ville lauréate en 2022, paru dans le même numéro.